Il est délicat de qualifier précisément un trail dans la mesure où, par définition, cette activité sportive associe la découverte à l’effort, sans objectif précis si ce n’est de faire communion avec la nature. Mais certains trailers sont aussi en quête de performances, boostés par la volonté de s’améliorer tout en pratiquant des terrains différents sur des parcours plus ou moins techniques. Rassurez-vous ! Vous pouvez tout à fait vous considérer comme étant un excellent trailer parce que vous avez décidé de vous dépenser en forêt ou à la montagne, sur des dizaines de kilomètres et sans chercher à pousser votre corps dans ses retranchements.
Du trail court à l’Ultra-trail !
Vous faites probablement partie des sportifs privilégiant l’endurance sur des trails courts, compris en moyenne entre 21km et 42km de distance, et avec un minimum de dénivelé (supérieur à 1 000m). Ce qui ne signifie en rien qu’ils sont simples. Tout dépend des conditions géographiques, du type de sol foulé et de la rudesse des obstacles à franchir. Quoi qu’il en soit, vous avez malgré tout plus de chance de fatiguer vos muscles lors d’un trail long, compris généralement entre 42km et 80km. Dès lors, cette épreuve requiert un mental renforcé, car la durée du trail sera allongée et les terrains pratiqués sont généralement plus ardus. Cela nécessite une bonne gestion de l’hydratation et de l’alimentation, de bien connaître son corps et de partir avec un équipement complet. Dans cette catégorie, sont notamment connus le Grand trail des templiers, de 80km et quasiment 3 500m de dénivelé, ou la 6000D de La Plagne, un peu plus courte et affichant un dénivelé similaire.
Plus long et plus difficile, l’Ultra-trail est souvent présenté comme la discipline maîtresse dans le domaine. Pour espérer réussir celui-ci, il faut envisager un entraînement assidu et un mental d’acier, car il réclame des capacités d’endurance importantes. Ce type de trail peut amener les coureurs à parcourir jusqu’à 330km dans des conditions extrêmes. C’est le cas du plus long trail du monde appelé le Tor des Géants (Italie) : 25 cols à franchir et 24 000m de dénivelé. On peut citer « The High » qui est une invitation dans l’Himalaya à plus de 5 000m de hauteur, avec toutes les difficultés en termes d’oxygène et de températures que cela comporte. Ou la course transalpine qui traverse l’Allemagne, l’Italie et la Suisse, et le Jungle Marathon du Brésil, en pleine forêt amazonienne. Des circuits loin d’être sans dangers !
Trail blanc, nocturne ou urbain
Il existe d’autres types de trail qui ne sont pas définis par la distance à parcourir ; mais caractérisés par des techniques et les capacités physiques qu’ils nécessitent, un environnement particulier ou des conditions météorologiques. Comme le trail par étapes. Segmenté, il demande cela va sans dire une certaine endurance pour enchaîner des parcours de plusieurs dizaines de kilomètres pendant plusieurs jours, et ont un impact sur le plan musculaire. Aussi, ceux-là sont souvent synonymes de liens forts qui se créent entre les coureurs. Le trail blanc comme son nom l’indique se joue sur la neige, ce qui donne à apprivoiser des sensations singulières et à prendre beaucoup de précautions. Courir dans la neige suppose d’être agile, avec un risque accru de s’enfoncer ou de glisser, sur des plateaux, dans les montagnes et au milieu des forêts à des altitudes élevées. Ce type de trail ne s’improvise pas et nécessite un équipement spécifique en prévision des basses températures. Comme le trail nocturne accompli à la lampe frontale ! Pas si évident, puisque les repères changent la nuit… Il s’agit de rester concentré sur le sentier pour éviter les pièges moins perceptibles à la lumière artificielle.
Particulièrement difficile à appréhender, le Kilomètre Vertical appelé KVT est très court (quelques km seulement) et consiste à gravir le plus rapidement possible 1 000m de dénivelé. Accrochez votre cœur, maîtrisez votre respiration ! Il en existe un aux Arcs, dans les Alpes françaises. Toujours en montagne, mais un peu plus long (40km en moyenne), le Sky Race a pour particularité un dénivelé important, avec des ascensions raides, d’où une technicité éprouvée, car on évolue à de hautes altitudes. Enfin, et non des moindres même s’il peut surprendre, l’Urban trail reprend les codes du trail en pleine nature transposés… à la ville. Toutes les communes ne sont bien évidemment pas adaptées à ce type de course, il faut un dénivelé suffisant (escaliers, buttes…) pour faire chauffer les cuisses et mouiller le t-shirt. Il est souvent pratiqué en groupe par les adeptes du running. Et vous, quel format de trail souhaitez-vous inaugurer ?